Tsukioka Kôgyo (1869-1927) – Cent pièces de nô. Estampes japonaises

28 juin – 25 octobre 2015

TSUKIOKA KÔGYO, MAÎTRE MODERNE DE L’ESTAMPE

Kôgyo naît en 1869 à Tokyo, d’un père aubergiste dans le quartier de Nihonbashi, au début de l’époque Meiji qui ouvre le Japon au monde moderne occidental. Cette nouvelle ère entraîne pour l’ensemble du pays de grands bouleversements politiques, économiques et sociaux.
Il a quinze ans quand sa mère, veuve, se remarie avec Tsukioka Yoshitoshi (1839-1892), un artiste reconnu, maître de l’estampe ukiyo-e. Il commence son apprentissage avec son beau-père qui lui enseigne la technique de la gravure et lui fait partager sa passion pour le théâtre nô. Il rejoint par la suite l’atelier d’un autre artiste réputé de la période Meiji, Ogata Gekkô (1859-1920) qui, selon la tradition japonaise, lui attribue un nouveau nom : «Kôgyo». A son contact, il perfectionne sa technique de l’estampe colorée.
Les œuvres de Tsukioka Kôgyo sont largement tournées vers l’art traditionnel comme le théâtre nô remontant au 14e siècle. Tout au long de sa carrière, il réalise plus de 550 estampes, en trois grandes séries, qui rendent compte des représentations de nô, en s’attardant en particulier sur les costumes et les attitudes des acteurs.
Ces estampes sont largement distribuées, certaines reproduites dans des magazines, des livres et en affiches.

NÔGAKU HYAKUBAN : CENT PIÈCES DE NÔ

Le théâtre nô est une forme hautement stylisée née au 14e siècle, art de la récitation, du chant, de la danse et du mime.
Influencé par les aquarelles occidentales et la photographie, Tsukioka Kôgyo s’intéresse au mouvement et à l’aspect tridimensionnel des représentations.
Il conçoit un style unique et une nouvelle vision de l’acteur remplaçant l’image traditionnelle.

Chaque composition met en avant l’acteur principal et transmet l’émotion et le mouvement délicat qu’il exprime.
Chaque couleur – composée de pigments à l’eau – est apposée sur un bloc de bois qui correspond avec précision aux contours du dessin original. Pour obtenir l’estampe, il faut autant de blocs de bois gravés que de couleurs à appliquer. Tout l’art de Tsukioka Kôgyo réside dans l’extrême minutie dont il fait preuve.

Les coloris d’une grande richesse et fraîcheur, sont parfois rehaussés d’or ou de mica argenté.
L’arrière-plan est nuancé par de légers délavages, la technique de l’estampe imite alors celle de la peinture aquarellée faite à la main.

Modèles de maîtrise et de raffinement artistiques, ce sont de véritables trésors, œuvres d’un artiste subtil et délicat du début du 20e siècle. Ces estampes, d’une rare élégance, constituent également une documentation historique sur les costumes et les représentations théâtrales de nô.L’exposition présentera une importante sélection des chefs-d’œuvre de la série Nôgaku Hyakuban.

PAUL CLAUDEL, COLLECTIONNEUR D’ESTAMPES JAPONAISES

Cette exposition commémore le soixantième anniversaire de la disparition de Paul Claudel (1868-1955). La proximité de Morestel et de Brangues où l’écrivain s’était établi, a favorisé la réalisation de trois expositions en collaboration avec la Société Paul Claudel : en 1994 «Le Dauphiné de Paul Claudel », en 2001 « Le Japon de Paul Claudel » et en 2012 « Camille et Paul Claudel, 1885-1905 : deux artistes à l’œuvre ».

Ces deux dernières présentations ont particulièrement mis en lumière les échanges fructueux entre le « poète-ambassadeur » et l’Empire du Soleil levant : il occupe la fonction ambassadeur de 1921 à 1927. Durant toutes ces années, il s’attache à saisir l’âme de ce pays, et ne cesse de faire l’éloge de la culture japonaise ; son œuvre en porte l’empreinte. Il écrit plus tard y avoir passé les plus belles années de son existence. Paul Claudel collectionne des estampes de maîtres célèbres (Hiroshige, Hokusaï…) et celles de la série des Cent pièces de nô de Tsukioka Kôgyo, un des maîtres de l’estampe de l’ère Meiji puis de l’ère Taishô.

AUTOUR DE L’EXPOSITION

Lectures proposées par les Nouvelles rencontres de Brangues. Textes de Paul Claudel sur le théâtre nô et présentation de Partage de midi par les comédiens du TNP de Villeurbanne : mardi 30 juin à 18 h dans la cour de la Maison Ravier– Accès libre

Ateliers origami tous publics : 18 juillet, 25 octobre, à 15 h, 16 h et 17 h, durée 45 min. Inscription obligatoire. Animation gratuite, entrée à acquitter pour les adultes

Visites commentées : à 15 h précises (se présenter à 14 h 45). Pour les visiteurs individuels dans la limite de 30 personnes, sur inscription, durée 1 h 15. Entrée et commentaire inclus : 8 €, 4 € de 10 à 18 ans, gratuit moins de 10 ans. Vendredi 10 juillet ; samedi 1er et 22 août, 19 septembre, 17 octobre . Groupes constitués : sur rendez-vous 04 74 80 06 80

Conférence de Michel Wasserman le samedi 5 septembre à 15 h, amphithéâtre du lycée C. Corot Morestel (454 rue Paul Claudel, parking à proximité). L’estampe de nô, à la croisée des admirations japonaises de Paul Claudel. En partenariat avec Nouvelles rencontres de Brangues. Accès libre dans la limite des places disponibles.

Rakugo, conte traditionnel japonais : Histoires tombées d’un éventail par Stéphane Ferrandez. Pour toute la famille Samedi 12 septembre à 15 h. Animation gratuite, entrée à acquitter pour les adultes, sur inscription, durée 50 min.

Morestel à l’heure japonaise :

Programmation cinéma du 26 septembre au 3 octobre 2015 – Cinéma le Dauphin, place Chanoz à Morestel. Renseignements : www.morestel.com (office du tourisme de Morestel)

Démonstrations de judo et de karaté par les clubs de Morestel, et d’arts martiaux traditionnels (voie du sabre) par l’association Aïkikaï du Rhône. Samedi 26 septembre de 14 h à 17 h 30 dans la cour de la Maison Ravier – Accès libre.

Visite commentée (individuels) samedi 3 octobre à 15 h (modalités ci-dessus) suivie d’une cérémonie du thé à 16 h 30 (prévoir un coussin).

Atelier origami spécial nô, tous publics : dimanche 4 octobre, à 15 h, 16 h et 17 h, durée 45 min. Inscription obligatoire. Animation gratuite, entrée à acquitter pour les adultes.

Renseignements au 04 74 80 06 80 – facebook.com/maison.ravier