Jim Leon

James dit « Jim » LEON (1938, Wolverhampton / Angleterre – 2002,  Lyon)

Tout va bien, 1989, graphite, encre de chine et gouache, 35 x25,5 cm, daté et signé en bas à droite. Don (2009) de l’artiste Madeleine Lambert, amie du peintre.

Le peintre nous livre sa vision onirique, cauchemardesque diront certains, d’un paysage aux prises avec les éléments : au loin un incendie ravage une maison sur une île. Un geyser surgit en spirale, crevant le ciel comme une vis sans fin dont l’extrémité s’enflamme. Des planches flottent et l’une d’elles sombre inexorablement dans un tourbillon au centre de la composition. Et pourtant…  « Tout va bien » écrit  non sans malice, l’artiste sur une planche de salut qui lui est familière.

Cette œuvre, dont on peut admirer la puissante expressivité du trait, les nuances subtiles des jeux d’ombre et de lumière au lointain, les mouvements de la surface, s’inscrit dans une série de toiles mystiques de la même époque : H.M.S. Boink in sight of Noah’s Arch, 1989/90 (fig.1), La tombe du fainéant et la planche de salut, 1989 (fig 2).

Inspiré par « Dame Nature » qu’il rencontra en 1973, après l’absorption de psychotropes, il élabore son travail de manière nouvelle. Jim Leon se consacre aux paysages fantastiques qui tiennent autant du paradis perdus que d’une Atlantide du futur, désertés par l’homme dont la présence est hostile à ce qui l’entoure. Les éléments de la nature sont à la fois terrifiants, dévastateurs et porteurs d’une beauté absolue. L’artiste en convient : « depuis ma prime enfance l’eau m’a toujours obsédé ; sous tous les aspects de son cycle, vapeur, liquide ou cristallisation, mais c’est l’eau courante qui provoque mon intérêt et ma passion. [.. .] Je me souviens des restes du vieux Pont de la Guillotière, qui formaient des rapides à certaines saisons et beaucoup de tourbillons et de turbulences quand les eaux du Rhône étaient en crue.1 »

Personnalité hors du commun, à l’image de l’œuvre qu’il a produit, Jim Leon est un peintre atypique lorsqu’il débarque à Lyon dans les années 1960. Dessinateur en soierie auprès de Raoul Bruckert, il réalise de nombreux costumes et décors aux côtés de Marcel Maréchal ou Roger Planchon. C’est à lui que l’on doit les décors et l’affiche de « Peau d’âne » de Jacques Demy avec Catherine Deneuve et Jacques Perrin.

Pour en savoir plus : 1catalogue de l’exposition « Jim Leon, anathèmes et billets doux », Maison Ravier du 6 mars au 29 mai 2005 et le site internet : www.jim-leon.net

 

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