Exposition « La présence de l’humain dans la peinture contemporaine à Lyon »

Exposition « La présence de l’humain
dans la peinture contemporaine à Lyon »
19 mars au 25 mai 2006

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L ‘exposition en quelques mots sur quelques artistes…

Giorda triomphe avec son “ grand nu ” saisi à vif, entre l’austère “ portrait de femme ” d’Etienne Morillon, très structuré à l’exemple même de la leçon de Cézanne, et l’onctueux et sensuel “ nu renversé ” de Pierre Combet-Descombes, plus enclin à épouser la poésie de Baudelaire. Charles Giaume, questionne le monde avec “ ligne de mire ” ou la “ femme au périscope ”, qui recherche angoissée, au travers de l’instrument, la présence de l’humain, quelque part, ailleurs… En vain ?
Voyons aussi les “ autoportraits ” de Raymond Grandjean et de Jacques Poncet. Ils affirment la présence de l’artiste “ signant son tableau ” juste avec la main qui confirme l’identité du peintre. Dire la présence par l’absence, c’est ce que dit aussi Lucien Marduel, avec “ les chaussures ” qui –à l’image de celles de Van Gogh- signifient l’humain à travers l’objet “ abandonné ” qui lui appartient. Chez Jean Michel Hardy la lumière d’une fenêtre allumée est aussi preuve flagrante de vie. Robert Düran nous amène à partir du “ cerf volant, à repenser l’histoire des “ apôtres ” ou ce moment des Ecritures lorsque Jésus –enfant- instruit les prêtres du temple. Düran nous invite à faire confiance à cet enfant, sauveur du monde…Gasquet est plus “ violent ” dans l’apparence, il donne à l’image de la chair, une dimension mystique. Hélène Daumain présente le portrait de “ l’homme à la chemise rose ” dans sa beauté crue. Estela Torrès montre l’enfant dans sa vérité, avec tant de questions dans son regard innocent…René Münch dans un magistral portrait à la craie noire, met en scène d’une poignante façon, la réalité d’un visage, dans ce qu’il peut avoir à la fois d’ingrat et de poétique. Batail dans un dessin proche de la photographie, raconte simplement la vie dans son apparence autour de lui…
Truphémus nous questionne dans ses portraits esquissés, où l’humain est brossé en quelques traits pour marquer l’espace et le temps. Marie-Thérèse Bourrat dans un “ portrait à l’encrier ”, dit toute l’importance de “ l’écriture ” qui survit à l’humain…Scanreigh rend un bel hommage “ renversé ” à Baselitz. Ariel continue de raconter le long périple des corps jusque vers la porte de l’ultime jugement. Evaristo salue magistralement le grand poète que fut Kowalski. Jean Couty, nous propulse en Afghanistan, quand le monde n’avait pas encore basculé et que les visages exprimaient fierté et révolte. Andrieu nous fait toucher du doigt les souffrances de “ Saint Jean ” le disciple qui fut le plus proche du Christ au point de porter la couronne d’épines, à son tour. Fusaro bouleverse son paysage, offrant dans cette “ nativité ” toute la tendresse donnée au monde ce jour de la naissance du fils de Dieu, dans une modeste étable devenue célèbre. Veimberg et Régis Bernard permettent à la foule de susurrer, de créer une musicalité des espaces et d’affirmer l’omniprésence des bruits qui assurent (et rassurent) par la vie qu’ils écrivent en toile de fond. Sonny Meyer nous invite à découvrir de multiples visages dans un puzzle ou surgit l’enfant disparu…Nous découvrons Jim Leon, avec une affiche “ psychédélique ” ou l’artiste pose des questions existentielles “ How do you feel ? ” ou Alice, résume son propre univers et ouvre sur une vision d’éternité qui ressemble à l’amour et à la mort, inéluctable porte sur l’ailleurs…

En fait, dans cette richesse des expressions diverses et multiples, nous devons nous poser la question de savoir si les peintres ne recherchent pas toute leur vie, à travers la représentation de l’humain, à immortaliser “ l’impossible portrait de Dieu ” ?

Bernard Gouttenoire